La difficulté est de présenter globalement un travail qui provient de préoccupations relativement différentes. La facilité consisterait à revendiquer l’éclectisme, à en faire une marque de fabrique. Il est vrai que j’aime explorer les riches possibilités de la photographie et que je ne me contente pas d’un genre ou d’un domaine… Et, si c’est le cas, c’est uniquement parce que je privilégie avant tout le plaisir de photographier.

C’est singulier la photographie : regarder le réel, lui attribuer des bords, des limites qui n’existent pas avant de mettre l’oeil dans le viseur. Choisir un morceau, un morceau seulement de ce réel et de ce fait le transformer entièrement. Cette trace choisie, crée alors une nouvelle réalité (artistique ?) possédant sa propre logique : bi-dimensionnalité affirmée par un système organisé autour de notions telles que forme/composition, valeur/couleur, texture/matière…

« Le cadeau du photographe au spectateur c’est parfois l’invisible beauté de l’ordinaire » a dit Saul Leiter. Autrement dit, la transformation du banal. Au travers de toute ma production photographique c’est ce que je tente d’obtenir et c’est sans doute cela qui fait lien.

Certaines photographies sortent de ce schéma pour tendre vers une démarche plus plasticienne qui, en lien avec ma formation, me permettent d’explorer d’autres pistes…